L’aspergillose bronchopulmonaire allergique (notée ABPA) est une pathologie pulmonaire liée à l’intolérance à un champignon (principalement Aspergillus fumigatus). Les personnes asthmatiques ou atteintes de mucoviscidose ou de maladies pulmonaires chroniques sont particulièrement prédisposées à développer cette pathologie.
Cette maladie provoque des symptômes pulmonaires proches de l’asthme sévère. Le traitement de l’ABPA reste complexe et ne fait pas l’objet d’un consensus médical. Sans traitement adapté, l’ABPA évolue à plus ou moins long terme vers la fibrose pulmonaire. Le point tout de suite.
Causes de l’aspergillose bronchopulmonaire allergique
L’aspergillose bronchopulmonaire allergique (notée généralement ABPA) est une pathologie pulmonaire due à une intolérance à un champignon. L’espèce de champignon la plus fréquemment concernée est Aspergillus fumigatus, champignon présent dans l’environnement. D’autres espèces de champignons sont plus rarement mises en cause.
La pénétration du champignon dans les voies aériennes supérieures puis inférieures provoque différents phénomènes, dont l’ABPA chez certaines personnes prédisposées. L’ABPA est une réaction d’hypersensibilité pulmonaire au champignon, réaction qui entraîne séquentiellement :
- une inflammation des bronches ;
- une production de mucus ;
- une hyperréactivité des voies aériennes ;
- des bronchectasies.
Différentes personnes présentent un risque accru de développer une ABPA :
- les personnes asthmatiques souffrant d’un asthme ancien, traité par des corticoïdes au long cours (20 % des asthmatiques sont concernés par une ABPA au cours de leur vie) ;
- les personnes atteintes de mucoviscidose, généralement au passage à l’âge adulte (1 à 15 % des patients atteints de mucoviscidose développent une ABPA) ;
- les personnes présentant une dilatation des bronches ou bronchectasie ;
- les personnes atteintes de maladies pulmonaires chroniques ou d’une fibrose pulmonaire.
Bon à savoir : le nombre exact de personnes souffrant d’une ABPA est inconnu. La plupart des patients ont entre 50 et 70 ans.
Aspergillose bronchopulmonaire allergique : quels symptômes ?
Même si certaines personnes ne développent aucun symptôme,l’aspergillose bronchopulmonaire allergique (ABPA) provoque généralement des symptômes proches de l’asthme sévère :
- une fièvre faible à modérée ;
- des malaises ;
- un amaigrissement ;
- une hyper-réactivité bronchique ;
- une toux grasse avec des expectorations de bouchons muqueux de couleur brune ;
- des hémoptysies (crachats de sang) fréquentes ;
- une dyspnée (respiration anormale) progressive associée à des troubles respiratoires ;
- des douleurs thoraciques.
Chez les patients atteints d’une maladie pulmonaire, l’ABPA provoque une aggravation de la maladie pulmonaire préexistante. Sans prise en charge, l’ABPA évolue progressivement vers la fibrose pulmonaire.
À noter : l’ABPA peut toucher non seulement des adultes, mais également des enfants.
Diagnostic de l’aspergillose bronchopulmonaire allergique
Le diagnostic de l’aspergillose bronchopulmonaire allergique repose sur les symptômes du patient et sur un certain nombre d’examens prescrits par le médecin :
- Des tests cutanés détectent la sensibilité à Aspergillus fumigatus.
- Des dosages sanguins montrent la réaction allergique : augmentation des immunoglobulines IgE totales et spécifiques d’Aspergillus, augmentation des polynucléaires éosinophiles (catégorie de globules blancs).
- Des examens d’imagerie mettent en évidence l’infiltration du champignon dans les voies respiratoires et la dilatation des bronches : une radiographie pulmonaire, un scanner (TDM) thoracique.
- Des épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR) caractérisent les troubles respiratoires.
- Une endoscopie bronchique ou un lavage broncho-alvéolaire peuvent également être nécessaires pour confirmer le diagnostic.
Les différents examens permettent de confirmer le diagnostic et d’établir le stade de l’ABPA.
Stades | Symptômes | Examens biologiques | Examens d'imagerie |
---|---|---|---|
I : Aigu |
Fièvre Toux Asthme Crachats Douleurs thoraciques |
Augmentation des polynucléaires éosinophiles et des IgE | Infiltrats pulmonaires |
II : Rémission | Absence de symptômes | Retour à la normale des dosages sanguins | Régression des infiltrats |
III : Exacerbation | Symptômes variables | Augmentation des IgE | Nouveaux infiltrats |
IV : Asthme cortico-dépendant | Asthme sévère | IgE élevées | Variable |
V : Fibrose pulmonaire |
Dyspnée Cyanose Insuffisance respiratoire chronique |
IgE variables | Fibrose |
Pronostic et traitement de l’aspergillose bronchopulmonaire allergique
Sans traitement, l’aspergillose bronchopulmonaire allergique (ABPA) entraîne à plus ou moins long terme des séquelles irréversibles au niveau des poumons (fibrose pulmonaire).
Dans tous les cas, l’ABPA évolue de manière variable en fonction des patients, de leur état de santé et de leur fonction pulmonaire initiale. L’ABPA évolue par des phases successives d’exacerbations qui nécessitent la mise en place d’un traitement et de rémissions (absence de symptômes 6 mois après l’arrêt du traitement).
Le traitement de l’ABPA ne fait à l’heure actuelle pas l’objet d’un consensus médical. Il convient dans un premier temps de limiter au maximum l’exposition du patient aux champignons de type Aspergillus.
Le traitement en lui-même repose sur différents médicaments :
- des corticoïdes par voie orale pendant plusieurs semaines à plusieurs mois, avec un sevrage progressif à l’arrêt des symptômes ;
- des médicaments anti-fongiques dont l’emploi est controversé et dont la durée est très variable (parfois plusieurs années consécutives).
Bon à savoir : une surveillance du patient est mise en place pour prendre en charge précocement toute nouvelle exacerbation.