L'œsophagite à éosinophile (EEo) est une maladie récente, identifiée seulement en 1977 et qui touche les enfants et les adultes. Il s'agit d'une maladie allergique. On l'appelle aussi « l'asthme du tube digestif ». 50 à 80 % des personnes atteintes souffrent en même temps de dermatite atopique, d'asthme ou de rhinite allergique. L'œsophagite à éosinophile est en augmentation constante et touche principalement les sujets masculins. Il faut le concours conjoint d'un gastro-entérologue et d'un allergologue pour diagnostiquer la maladie et la soigner.
Symptômes de l'œsophagite à éosinophile
L'EEo s'exprime par divers symptômes de la sphère digestive.
Symptômes chez l'enfant
Les symptômes qui se manifestent chez l'enfant sont les suivants :
- aversion pour la nourriture ;
- dégoût alimentaire vis-à-vis de certains aliments ;
- satiété en quelques bouchées ;
- vomissements ;
- dysphagie (sentiment de blocage ou de gêne dans la gorge lorsqu'on avale) ;
- brûlures d'estomac ;
- retard de croissance.
Symptômes chez l'adulte
Les symptômes qui se manifestent chez l'adulte sont les suivants :
- brûlures d'estomac et du tube digestif ;
- dysphagie ;
- toux en mangeant ;
- sténose (rétrécissement de l'œsophage).
Causes de l'œsophagite à éosinophile
L'EEo se manifeste chez les personnes atopiques (avec un terrain allergique). Elle n'est pas forcément concomitante avec une allergie alimentaire.
Les allergènes mis en cause peuvent être :
- des pollens ;
- des moisissures ;
- des acariens ;
- des aliments : lait, soja, œuf, arachide, produits de la mer (crustacés, mollusques et poissons), blé.
Selon une étude publiée dans le Journal of Allergy and Clinical Immunology, l’œsophagite à éosinophiles chez l’enfant serait également associée à :
- des antécédents de fièvre chez la mère pendant la grossesse ;
- un accouchement prématuré ;
- un accouchement par césarienne ;
- la prise d’antibiotiques pendant la petite enfance et plus fortement encore à la prise de traitements antiacides.
Diagnostic de l'œsophagite à éosinophile
Le diagnostic commence par une enquête orale auprès du patient. La fréquence des symptômes, les traitements auparavant suivis (anti-acide, inhibiteur de la pompe à protons ou IPP), le moment de l’exacerbation des symptômes (souvent pendant la période pollinique).
Le gastro-entérologue pratiquera une endoscopie avec prélèvement d'un petit morceau de la paroi œsophagienne (biopsie) dont l'analyse établira la présence forte de globules blancs, marqueur de l'allergie.
L'allergologue pratiquera une série de tests (prick-test et patch-test) sur la peau du dos ou des avant-bras pour déterminer les allergènes auxquels réagit le patient.
L’EEo peut être confondue avec d'autres troubles comme la maladie de Crohn, une infection intestinale ou le reflux acide. Son diagnostic est délicat.
Traitement de l'œsophagite à éosinophile
Après le bilan allergologique et les résultats de la biopsie (prélèvement dans l'œsophage), il peut être nécessaire de mettre en place un régime d'éviction alimentaire ou de nouvelles habitudes de vie au domicile, voire les deux.
Éviter les pneumallergènes
Plusieurs actions peuvent être engagées pour se protéger des pneumallergènes :
- faire un ménage soigneux et régulier du domicile ;
- équiper sa literie de housses anti-acariens à tissage serré(non enduites d'acaricides) ;
- aérer tous les jours, plutôt avant 9 heures (avant les décharges de pollens) ;
- ne pas sortir les cheveux mouillés pendant les pics polliniques ;
- changer de vêtements en arrivant chez soi, se rincer les cheveux les jours de forts pics polliniques ;
- changer/entretenir le filtre à pollen dans sa voiture ;
- équiper les pièces principales d'un purificateur d'air ;
- nettoyer à l'eau de javel les taches de moisissures sur les murs et en dessous des éviers dans la buanderie et la salle de bains.
Éviter les allergènes alimentaires
Un régime d'éviction alimentaire doit se conduire avec mesure et ne concerner que les aliments diagnostiqués par le bilan allergologique.
Suivre un traitement médicamenteux
Le médecin pourra prescrire des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), des aérosols de corticoïdes à avaler plutôt qu'à inhaler (attention au risque de mycose) ou un gel anti-inflammatoire de budésonide. Le traitement médicamenteux devra s'accompagner du suivi des mesures d'éviction préconisées.
Bon à savoir : la prise d'anti-histaminiques peut avoir des résultats spectaculaires pour le mieux-vivre de la personne atteinte d'EEo, quelle que soit son allergie.