
De plus en plus populaires à cause de la recrudescence des allergies, les anti-histaminiques intéressent de nombreuses posologies selon les manifestations de nos allergies : rhume des foins, urticaire, dermographie...
Mais quelle est leur action et comment les choisir ? Nous faisons le point ensemble.
Caractéristiques des anti-histaminiques
Un antihistaminique est un médicament qui sert à réduire ou à éliminer les effets de l'histamine, qui, libérée en grande quantité par l’organisme a de nombreux effets inflammatoires en cas de réaction allergique. L'histamine est une molécule organique de la famille des amines biogènes.
Si on la trouve dans certains aliments ou dans l'environnement, elle est également produite par notre corps, à partir d'un acide aminé appelé « histidine ». Chez l'homme on la trouve au niveau :
- De certains globules blancs : les basophiles, qui circulent dans le sang, et les mastocytes, localisés dans les tissus. Elle est libérée lorsque l'organisme est en contact avec un élément étranger, comme un allergène. Elle déclenche alors une réaction inflammatoire.
- De la paroi de l'estomac, où elle régule la sécrétion d'acide gastrique.
- De certains neurones (neurones à histamine) pour contrôler le niveau d'attention et la fonction d'éveil.
Ainsi les médicaments sous la dénomination « anti-histaminiques » sont classés en deux groupes :
- Les antihistaminiques H1 : ils sont indiqués dans le traitement symptomatique des rhinites allergiques saisonnières (rhume des foins, urticaire, conjonctivite allergique, etc.) ou des piqûres d'insectes. Ils ont notamment un effet dilatateur sur les vaisseaux sanguins empêchant la création d'œdèmes.
- Les antihistaminiques H2 : ce sont des médicaments indiqués en cas d'ulcère de l'estomac et du duodénum, mais également en présence d'un RGO (reflux gastro-œsophagien).
Bon à savoir : les allergies déclenchées par l'inhalation de pollens d'arbres au printemps (bouleau, aulne, charme...), de graminées (blé, avoine...) ou d'herbes (ambroisie, fleurs des champs...) concernent près de 30 % des Français, ce chiffre étant en constante augmentation.
Anti-histaminiques : quelle posologie ?
Les anti-histaminiques sont la plupart du temps prescrits dans les cas suivants :
- nez bouché ;
- yeux qui pleurent, qui deviennent rouges ;
- picotements dans la gorge ou dans le nez ;
- éternuements, urticaire, démangeaisons sur les bras, les jambes.
On trouve les anti-histaminiques sous plusieurs formes et avec des délais d'action (demi-vies) différents, délivrés avec ou sans ordonnance :
- médicaments à avaler (loratadine, desloratadine, levocetirizine), délivrés sur ordonnance ;
- comprimé à sucer (vente libre) ;
- liquide/ gel à pulvériser ;
- spray nasal ;
- gouttes pour les yeux : collyre ;
- crème/ pommade (onctose).
Bon à savoir : l'action des anti-histaminiques consiste à bloquer l'action de l'histamine au niveau des récepteurs H1 et ainsi réduire les symptômes allergiques. 90 % de leur administration s'effectue par voie orale.
Effets indésirables des médicaments anti-histaminiques
Les effets indésirables des anti-histaminiques ont été considérablement réduits avec les molécules de dernière génération des médicaments H1.
On distingue toujours cependant :
- Les antihistaminiques à composante anticholinergique qui bloquent aussi des récepteurs à l'acétylcholine (un autre médiateur chimique très important de notre corps) : ils peuvent provoquer glaucome, rétention aiguë d’urines, palpitations, dyskinésies faciales ou sécheresse buccale et principalement une forte somnolence.
- Les antihistaminiques H1 de dernière génération qui n'ont pas cette composante et agissent donc plus spécifiquement sur les récepteurs H1, entraînant moins d'effets secondaires.
- Les antihistaminiques de première génération doivent être pris avec d'extrêmes précautions en période de fortes chaleurs, car ils bloquent la perte calorique et empêchent donc la transpiration et l'évacuation de la chaleur au niveau périphérique (propriétés atropiniques).
- Les antihistaminiques H2 (et tous les antibiotiques de manière plus générale) qui altèrent le microbiote intestinal et qui, chez les nourrissons, sont responsables du développement de maladies allergiques chez le jeune enfant. Cette augmentation du risque est observée pour toutes les pathologies d’origine allergique (allergie médicamenteuse, rhinite allergique, anaphylaxie, conjonctivites allergiques et urticaire) et plus particulièrement pour l'asthme et les allergies alimentaires (plus le traitement est long et/ou répété, plus le risque est important).
Bon à savoir : il arrive de constater un effet sédatif chez certaines personnes même avec les antihistaminiques de 2ème génération, effet retrouvé chez 5 à 10 % des patients.
Afin de limiter l’apparition des effets indésirables, les anti-histaminiques doivent être utilisés en respectant strictement la posologie et pendant une durée limitée.
Si les allergies persistent et deviennent invalidantes avec des effets indésirables trop importants, consultez un allergologue qui pourra vous prescrire des examens (NFS, recherche IgE) ainsi qu'un test allergène.