
Les tests de provocation consistent à déterminer les seuils de réaction des personnes allergiques en les mettant en contact avec l'allergène en quantité croissante.
Les test de provocation permettent :
- de confirmer un diagnostic d'allergie alimentaire ou médicamenteuse ou aérienne ;
- de déterminer un seuil réactogène.
Un test de provocation a toujours lieu en milieu hospitalier, car le patient doit être en sécurité tout au long du test et pouvoir recevoir des soins d'urgence.
Une fois le seuil réactogène établi, le médecin sera en mesure d'orienter la personne allergique vers :
- une éviction totale de l'allergène avec une trousse d'urgence en cas de réaction allergique sévère (choc anaphylactique) ;
- une éviction partielle (peut consommer des traces par exemple) ;
- une réintroduction de l'allergène dans l'alimentation ou une ITO (induction de tolérance orale).
Comment se passe un test de provocation ?
Le patient allergique doit cesser ses traitements antihistaminiques ou beta-bloquants deux à trois semaines avant le test.
Une perfusion est installée en début du test. Une simple solution glucosée permet au patient de faire face à la journée qui l'attend et ouvre une voie pour intervenir rapidement si nécessaire.
Les paramètres respiratoires (peak flow, fréquence respiratoire, saturation en oxygène) et circulatoires (fréquence cardiaque, tension artérielle) sont mesurés régulièrement. Le personnel soignant se relaie pour interroger le patient sur les modifications qu'il pourrait ressentir.
L'allergène est un aliment :
Le patient, enfant ou adulte, se présente à jeun à l'hôpital et après l'explication du protocole par le médecin le test peut commencer.
L'allergène sera proposé en dose croissante, masqué dans un aliment anodin (type compote de pomme). Le stress et l'anxiété peuvent fausser les résultats du test.
Il existe différentes méthodes dans les protocoles : avec des doses croissant rapidement, avec des temps entre les prises plus ou moins long, avec un placebo, en double aveugle avec placebo. Le test peut durer quelques heures à une journée, voire plus. Une surveillance médicale soutenue est mise en place.
Le patient peut bénéficier d'un repas a l'hôpital garanti sans allergène, car il ne s'agit pas de fausser le test avec un repas potentiellement contaminé.
L'allergène est un médicament :
Le test de provocation dure beaucoup moins longtemps et il est souvent destiné à confirmer ou infirmer un diagnostic. l'allergie au médicament concerne principalement les antibiotiques et les produits d'anesthésie.
Il est généralement réalisé par voie orale ou par la voie d'administration habituelle du médicament.
Au terme du test, le médecin doit remettre au patient une carte de déclaration allergique et mettre son dossier médical à jour. Il doit également faire une déclaration à la pharmacovigilance (il existe un portail de signalement des événements sanitaires indésirables : Signalement.social-sante.gouv.fr).
Bon à savoir : pour les jeunes enfants allergiques à un antibiotique de la famille des pénicillines, le médecin peut proposer une induction de tolérance car cet antibiotique est très important pour soigner tout au long de la vie.
L'allergène est une particule :
Le test peut être réalisé de deux moyens différents :
- par pulvérisation aérosol ;
- par exposition réaliste en caisson.
Les acariens, les COV, les parfums, les peintures, la farine de blé sont principalement testés pour diagnostiquer :
- des asthmes allergiques ;
- des allergies professionnelles.
Le test par pulvérisation aérosol
Ce test s'appelle également test par aérosolisation. Un masque recouvrant le nez et la bouche reçoit un aérosol contenant l'allergène micronisé. Le patient respire normalement dans le masque une dose d'allergène prédéterminé. Le dispositif laisse souvent penser au patient qu'il s'est transformé en Dark Vador (bruit de nébulisation en inspirant).
Le test en cabine
Le test est réalisé soit dans un caisson spécial ( en France, le premier caisson de provocation a été installée à Strasbourg). Le patient entre dans le caisson et une dose d'allergène est diffusé, en dose importante ou croissante selon ce que le médecin veut observer.
Le diagnostic d'une réaction allergique induite par d'effort est, quant à elle effectuée en demandant à la personne de réaliser un exercice physique, dans un environnement sain, dans un environnement contenant un allergène aérien, après avoir ingérer un allergène alimentaire particulier.
Bon à savoir : le test à la métacholine est un test de provocation réalisé par les allergologues aussi bien en service hospitalier qu'en médecine de cabinet. Il fait partie de la batterie des épreuves fonctionnelles respiratoires et permet de déterminer la gravité de l'asthme allergique.
Les risques liés aux tests de provocation
• Le risque de choc anaphylactique notamment, contraint le patient à rester longuement en observation. Seule l'autorisation du médecin lui permet de sortir.
• Le risque de crise d'asthme est également présent, en test de provocation par voie aérienne mais également lors d'un test de provocation à un aliment.
Un test de provocation est toujours éprouvant pour l'organisme qui est poussé dans ses limites. Il est aussi éprouvant pour les parents accompagnant leur enfant allergique. Un sentiment de grosse fatigue peut suivre durant plusieurs jours.
La sortie s'accompagne d'un ensemble de recommandations qu'il faut bien écouter, malgré son état de stress ou de fatigue.
Des associations de patients sont là pour soutenir les familles.
À noter : à la première modification du tableau clinique (symptômes), le test est arrêté et un protocole est mis en œuvre pour soigner les symptômes. En cas de réaction importante, le médecin garde généralement son patient sous surveillance toute la nuit.
Aussi dans la rubrique :
Diagnostic et traitement de l'allergie
Sommaire
- Diagnostiquer une allergie
- Soigner une allergie
- Traiter les allergies spécifiques