L'allergie au lait est la première allergie alimentaire qu'un bébé peut développer. Elle est due à une réaction anormale et exacerbée de son système immunitaire qui ne reconnaît pas les protéines contenues dans le lait de vache. Elle survient au cours des premiers mois de vie en général et un régime d'éviction du lait de vache est nécessaire. Vers l'âge de 1 an, a lieu la première tentative de réintroduction progressive. La guérison s'observe dans 90 % des cas vers l'âge de 3 ans. On vous parle dans le détail de l'allergie au lait du nourrisson dans cet article !
Allergie lait bébé : le diagnostic
L'allergie au lait est la première allergie potentielle quand on arrive au monde. Le bébé devient allergique au lait au moment du sevrage du lait maternel ou quelques jours (voire plus) après avoir bu au biberon du lait pour nourrisson (lait premier âge) s'il n'est pas allaité. C'est l'allergie alimentaire la plus fréquente chez les moins de 1 an. Cependant, elle ne concernerait que 4 % des bébés.
La consultation auprès d'un allergologue, médecin spécialisé dans les problèmes d'allergies alimentaires, permettra de poser le bon diagnostic. Une prise de sang sera nécessaire pour rechercher les anticorps spécifiques des protéines de lait de vache les plus fréquentes, complétée par un patch test ou un test de provocation effectué à l'hôpital pour prévenir toute réaction violente de l'organisme.
À savoir : le développement d'une allergie au lait lorsqu'on est bébé serait responsable de 40 % des cas de reflux gastro-œsophagien.
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Symptômes de l'allergie du bébé au lait
L'allergie au lait, ou plus précisément aux protéines du lait de vache, peut se manifester de différentes façons plus ou moins prononcées. Les réactions du bébé après l'ingestion du lait peuvent être :
- quasiment immédiates (2 heures après) avec des vomissements en jet, l'apparition d'une urticaire ou encore un œdème de Quincke (gonflement rapide de la peau et des muqueuses au niveau de la tête et du cou) ;
- ou survenant après plusieurs heures avec douleurs abdominales aiguës, des coliques ainsi que des troubles respiratoires et cutanés.
On distingue les allergies au lait de vache IgE-dépendantes (Immunoglobuline E) et non IgE-dépendantes en fonction du mécanisme immunologique.
Les manifestations des formes immunologiques sont de type urticaire avec un angio-œdème (gonflement localisé au niveau du visage, lèvres, langue), tandis que les APLV non immunologiques (Allergies aux Protéines de Lait de Vache) déclenchent plutôt un eczéma et des problèmes digestifs.
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Causes de l'allergie du bébé au lait
L'allergie au lait est la première allergie dont 4 % des bébés souffrent. Elle peut survenir dès les premiers biberons ou au moment du sevrage du lait maternel.
Ce sont les protéines du lait de vache qui sont incriminées avec une prévalence pour deux d'entre elles : la caséine et la bêta-lactoglobuline. Dans le cas des allergies durables, c'est la caséine qui est très souvent responsable.
Comme dans toute allergie alimentaire, c'est le système immunitaire qui est impliqué. Son hypersensibilité aux protéines du lait de vache provoque des réactions exacerbées de l'organisme qui réagit en produisant des anticorps spécifiques à ces protéines.
Chez les parents eux-mêmes allergiques quand ils étaient bébé ou présentant un terrain allergique, l'allaitement jusqu'aux 6 mois du bébé est fortement recommandé. Puis, l'utilisation de laits dits hypoallergéniques réduirait le risque d'apparition d'une allergie au lait.
À savoir : une étude britannique publiée en 2013 dans la revue Pediatrics a établi un lien entre une diversification alimentaire précoce du bébé et la possibilité de développer des allergies alimentaires dans l'enfance. C'est le cas de bébés ayant reçu dès leurs 17 semaines (4 mois) de nouveaux aliments après le lait.
Traitement de l'allergie au lait
Le seul traitement d'une allergie au lait est de le supprimer totalement, celui de vache mais aussi les laits d'autres espèces animales (brebis, chèvre, etc.). On éliminera donc toutes les protéines du lait de vache mais aussi celles de bœuf. Il sera remplacé par des laits de substitution à base d'hydrolysats de protéines de lait, c'est-à-dire avec des petits bouts de protéines mieux tolérés, même si le goût ne plaît pas toujours à bébé !
Les hydrolysats poussés de protéines sont prescrits en première intention, alors que les formules d’acides aminés sont réservées en seconde intention aux cas particulièrement graves. Les hydrolysats de protéines de riz peuvent aussi constituer une solution de deuxième recours intéressante si les hydrolysats poussés de protéines ne sont pas acceptés.
L'allergologue mais aussi le pédiatre et le pharmacien sauront bien conseiller les parents, en les orientant vers tel ou tel lait sans protéines de lait de vache. On se méfiera également des allergies croisées : 3 enfants allergiques au lait de vache sur 10 le sont aussi aux protéines de soja et 7 sur 10 aux protéines de lait de chèvre.
En général, il faut compter quelques semaines (2 à 3) pour voir la disparition des troubles digestifs ou autres symptômes.
Réintroduction du lait de vache vers les 1 an
Vers l'âge de 10 à 12 mois, une première réintroduction du lait sera effectuée à l'hôpital, en cas de fortes réactions. Si l'enfant présente toujours des signes d'allergie, une autre tentative sera faite 6 mois plus tard.
La guérison est obtenue dans 90 % des cas à l'âge de 3 ans en moyenne. En revanche, certains enfants allergiques au lait de vache (environ 18 %) risquent de développer d'autres allergies (asthme par exemple).