L’allergie à la cigarette couvre plusieurs allergies, l’allergie à la nicotine ou à d’autres constituants des cigarettes, l’allergie aux patchs de nicotine et l’allergie aux constituants des cigarettes électroniques. Ces allergies provoquent différents symptômes allergiques, principalement cutanés et respiratoires.
Le diagnostic de l’allergie est crucial pour déterminer le ou les allergènes en cause. Le traitement définitif impose alors une éviction totale de l’allergène responsable.
Le point dans notre article.
Allergie à la cigarette : causes et définition
L’allergie à la cigarette peut résulter d’une réaction allergique à l’un ou plusieurs des constituants de la cigarette : la nicotine, le tabac, les goudrons, les additifs présents dans les cigarettes, etc.
Le tabac est un facteur aggravant des allergies, notamment respiratoires par sensibilisation des bronches. Les allergies sont ainsi plus fréquentes chez les fumeurs. Les personnes allergiques doivent ainsi éviter au maximum le tabagisme actif mais aussi passif.
La cigarette peut entraîner une réaction allergique par différents moyens :
- par inhalation de la fumée de tabac (activement ou passivement) ;
- par contact entre la cigarette et la peau (au niveau des doigts, de la bouche).
Compte tenu de ces deux modes d’exposition, les symptômes de l’allergie à la cigarette sont principalement cutanés et respiratoires :
- une rhinite allergique ;
- un bronchospasme voire un asthme allergique ;
- un eczéma de contact ;
- une urticaire.
Allergie à la cigarette et substituts nicotiniques
Les substituts nicotiniques sont aujourd’hui largement utilisés dans le sevrage tabagique. L’une des principales présentations des substituts nicotiniques sont les patchs de nicotine, à appliquer quotidiennement sur la peau. Ces patchs de nicotine sont susceptibles de provoquer trois types de réactions allergiques :
- une allergie à la nicotine ;
- une allergie aux composants du patch ;
- une allergie à la colle biologique du patch.
Ces allergies provoquent le plus souvent des symptômes allergiques cutanés (eczéma, urticaire, érythème, œdème), voire des symptômes généraux (difficultés respiratoires, troubles digestifs, œdème de Quincke).
Pour prévenir la survenue d’allergies cutanées, il est recommandé de changer quotidiennement l’emplacement des patchs. Un changement de marque de patch peut permettre de pallier à une allergie aux composants du patch, chaque marque utilisant des composants spécifiques. Enfin, des alternatives aux patchs sont disponibles (gommes à mâcher, sprays, pastilles), sauf dans le cas d’une allergie à la nicotine.
Bon à savoir : les substituts nicotiniques inscrits sur la liste des médicaments remboursables sont pris en charge, sur prescription, par l'Assurance Maladie à hauteur de 65 %, sans plafond annuel, ni avance de frais.
Allergie à la cigarette électronique
Les cigarettes électroniques contiennent un liquide qui contient plusieurs substances :
- du propylène glycol (composant majoritaire) ;
- de la glycérine ;
- des arômes alimentaires ;
- de l’alcool ;
- de l’eau ;
- de la nicotine dans certains cas.
L’allergie à la cigarette électronique est le plus souvent une allergie au propylène glycol, qui représente plus de 70 % de la composition du liquide vapoté. Ce composé dérivé du pétrole est susceptible de déclencher des symptômes d’allergie respiratoire (rhinite allergique, bronchospasme, asthme allergique), voire des symptômes généraux (réaction inflammatoire, troubles digestifs voire choc anaphylactique). Des réactions allergiques à certains arômes alimentaires peuvent également entraîner des réactions allergiques.
En cas d’allergie au propylène glycol des cigarettes électroniques, une alternative est possible avec l’utilisation de liquides exclusivement à base de glycérine d’origine végétale.
Bon à savoir :une étude indique que, bien que moins nocives que les cigarettes classiques, les cigarettes électroniques augmentent le risque d'attaques cardiaques de 56 %, celui d'AVC de 30 % et celui de troubles circulatoires de 44 % comparativement aux non-fumeurs. Elles augmenteraient même les risques de faire une dépression ou de souffrir de troubles de l'anxiété (source : M. Vindhyal, “Impact on Cardiovascular Outcomes among E-Cigarette Users : A review from National Health Interview Surveys” lors de la 68ème session scientifique de l’American College of Cardiology, mars 2019).
Traitement de l’allergie à la cigarette
Comme pour tout phénomène allergique, la survenue des symptômes allergiques guide le médecin vers le diagnostic allergique. L’allergie peut apparaître dès la première exposition ou après des expositions répétées.
Comme le tabac aggrave les allergies, un bilan allergologique est nécessaire pour rechercher d’autres types d’allergies, accentuées par le tabagisme. Des tests allergologiques permettent de confirmer l’allergie à la cigarette et surtout de déterminer précisément l’allergène ou les allergènes en cause.
Bon à savoir : après le traitement immédiat des symptômes allergiques par des anti-histaminiques et/ou des corticoïdes, le traitement définitif repose sur l’arrêt de toute exposition à l’allergène.