Allergie au pollen

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L'allergie au pollen est couramment nommée « rhume des foins », rhinite allergique ou pollinose. Elle affecte aujourd'hui 20 % des enfants (à partir de 9 ans) et 30 % des adultes en France, du début du printemps jusqu'à la fin de l'automne et se manifeste par des symptômes de nez bouché et yeux qui démangent. Depuis quelques années, on remarque que cette allergie non convenablement traitée entraine l'apparition d'allergie alimentaire aux fruits et légumes.

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Qu'est-ce que l'allergie au pollen ?

L'allergie au pollen est également appelée pollinose. Il s'agit d'une allergie provoquée par le pollen des arbres, arbustes et plantes en suspension. Le pollen est un ensemble de protéines et l'élément reproducteur produit par les organes mâles des plantes. Il s'agit de particules plus ou moins fines produites à différentes saisons selon les espèces végétales. Avec le réchauffement climatique et la pollution, les arbres et les plantes fabriquent aujourd'hui beaucoup plus de pollen qu'il y a 50 ans, car ils sont génétiquement codés pour assurer la survie de leur espèce. La durée de pollinisation s'est également étendue.

Les pollens les plus allergisants sont de petites  tailles : ils peuvent être transportés par le vent à plusieurs dizaines de kilomètres de leur source.

L'allergie au pollen est plus fréquente à certaines périodes de l'année, selon qu'on habite au nord ou au sud, et selon les espèces végétales.

Bon à savoir : le RNSA (Réseau National de Surveillance Aérobiologique) met à la disposition du public une application d'alertes polliniques permettant de consulter les départements et les pollens dont vous souhaitez connaître les niveaux d'alertes.

Principaux types de pollens

Il existe 3 principaux types de pollens : les pollens d'arbre, les pollens de graminées et les pollens des herbacées. Voici leurs caractéristiques.

Un arrêté du 4 septembre 2020 comporte en annexe une liste d'espèces pouvant entraîner une allergie respiratoire par le pollen. À ce titre, les distributeurs ou vendeurs de ces espèces susceptibles de porter atteinte à la santé humaine doivent une information préalable, visible et lisible, aux acquéreurs de ces végétaux.

Pollens d'arbre

Les principaux pollens d'arbre proviennent des cyprès, thuyas, bouleaux, aulnes, noisetiers, chênes, châtaigniers, peupliers, saules, platanes, frênes, oliviers.

Suivant les régions la pollinisation de ces arbres peut aller du mois de janvier (pour le noisetier et l'aulne) au mois de juin (pour le châtaignier). La végétalisation des villes avec des mono espèces a contribué ces 30 dernières années à augmenter la sensibilisation aux pollens de bouleau, de thuyas et de platanes.

Pollens de graminées

Les graminées allergisantes sont par exemple l'ivraie, la phléole ou le pâturin mais également le blé, l'orge, l'avoine et le seigle. La période de pollinisation des graminées dure d'avril à septembre. L'allergie au pollen de graminées est plus répandue à la campagne.

Si plus des trois-quarts des allergies polliniques sont dus aux graminées, c'est parce qu’on retrouve abondamment leur pollen dans l’air.

Pollens des herbacées

Les pollens des herbacées sévissent à partir d'avril (plantain) jusqu'en octobre (armoise). L'allergie la plus connue est l'allergie à l'ambroisie ou « herbe à poux » comme l'appellent nos amis Québécois. L'ambroisie fait l'objet d'un plan de lutte national. La région Rhône-Alpes est particulièrement touchée.

À noter : les saisons de pollinisation sont plus tardives à la montagne à cause de l'altitude.

Bon à savoir : l'ambroisie a été décrétée en 2017 « espèce dont la prolifération constitue une menace pour la santé humaine » (article D. 1338-1 du Code de la santé publique). Des mesures peuvent être prises par arrêté, d'une part, à l'échelle nationale et, d'autre part, à l'échelle locale (département, commune), pour prévenir son apparition, ou lutter contre sa prolifération, comme la destruction des pieds d'ambroisie ou la gestion des espaces visant à limiter fortement leur capacité d'installation. 

Comment se manifeste l'allergie au pollen ?

Les allergies au pollen se manifestent principalement par une rhinite allergique et une conjonctivite allergique.

L'allergie au pollen se manifeste lorsque la personne est en contact avec l'allergène : elle éternue, pleure, son nez coule ou est bouché et elle présente des démangeaisons (prurit) au niveau des yeux et du nez. 

Cependant une allergie au pollen peut générer d'autres signes tels qu'une urticaire, un eczéma, un asthme allergique.

À noter : l'allergie au pollen s'accompagne souvent d'une grande fatigue du fait de sa chronicité et des difficultés pour se concentrer ou dormir (nez bouché, éternuements en salve...).

Cas spécifique du syndrome pollen aliment

Les allergies au pollen sont de plus en plus souvent associées  à d'autres symptômes induit par des aliments : on parle du syndrome pollen-aliment ou d'allergies alimentaires croisées.

Le syndrome pollen-aliment est une réaction induite par le terrain allergique de la personne pollinique qui, au fil des années, va se sensibiliser à d'autres protéines de fruits ou de légumes crus.

La maladie allergique devient globale et se manifeste de différentes façons sur différents organes. Dans le cas du syndrome pollen aliment, la personne pollinique a des démangeaisons et gonflement de la sphère orale (bouche, palais, gencives, gorge, lèvres, langue) lorsqu'elle consomme certains aliments dont les protéines sont voisines à celles des pollens auxquelles elle est allergique.

Fréquentes, ces allergies croisées constituent la cause principale d’allergie alimentaire chez l’adulte.

Les principaux couple pollens/aliments sont :

  • Pour les allergies aux graminées : les tomates, les pommes de terre, les poivrons, le kiwi, le melon, la pastèque...
  • Pour les allergies à l'armoise : les ombellifères (céleri, fenouil, coriandre, persil, carottes, aneth, cumin...).
  • Pour les allergies à l'ambroisie : le melon, les bananes, la pastèque...
  • Pour les allergies à l'aulne : les pêches, les pommes, les poires
  • Pour les allergies au bouleau : dans 40 % des cas certains oléagineux comme l’amande et la noisette et les fruits comme la pomme, la poire, la cerise, l’abricot, le kiwi, les pêches, les prunes...
  • Pour les allergies au noisetier : les pommes, les pêches, les prunes.

Bon à savoir : concernant les allergies impliquant les ombellifères, il est souvent nécessaire d'éviter de consommer ses aliments crus. Les protéines responsables de ce syndrome oral sont la plupart du temps détruites à la cuisson, mais parfois la sensibilisation de la personne allergique est trop grande et il faudra éviter totalement l'aliment.

Fréquence de l'allergie au pollen

L'allergie au pollen est une allergie aujourd'hui fréquente : elle toucherait près d'un quart de la population. Elle est plus fréquente chez l'adolescent et le jeune adulte (dans plus de ¾ des cas, elle survient avant l'âge de 20 ans). La rhinite allergique touche principalement les garçons avant la puberté mais le sexe ratio s'équilibre par la suite (les modifications hormonales survenant chez les jeunes filles pourraient expliquer ce phénomène).

Le nombre de personnes touchées par cette allergie augmente chaque année depuis les années 70, passant graduellement de 2 à 3 % à plus de 20 %.

En France, la rhinite allergique persistante serait à l'origine de 7 millions de journées de travail perdues par an (coût total : 1 milliard d'euros).

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que, d'ici à 2050, la moitié de la population occidentale sera touchée par l'allergie au pollen notamment à cause du réchauffement climatique et à la pollution.

Le livre blanc des allergies respiratoires sévères paru en mars 2017 et signé par les sociétés savantes et les associations de patients dresse un tableau sans ambiguïté de la situation.

Facteurs aggravants de l'allergie au pollen

L'exposition aux pollens dépend de nombreux facteurs :

  • Le climat : les conditions climatiques jouent un rôle important sur la dissémination des pollens. Le froid et la sécheresse diminuent la propagation des pollens alors qu'un temps chaud et humide augmente leur concentration.
  • La région : suivant les régions le type de pollen et la période de pollinisation varient.
  • La pollution : elle joue également un rôle dans l'allergie au pollen. Elle agresse les muqueuses nasales et les bronches et les rend plus fragiles et plus susceptibles de réagir aux pollens. 
  • Le réchauffement climatique : ce phénomène fait que certains pollens se retrouvent dans des régions autrefois épargnées ou apparaissent plus précocement.
  • La végétalisation des villes avec les mêmes espèces végétales, concentrant les pollens allergisants en mêmes lieux.

Comment vivre avec une allergie au pollen?

Si l'éviction du pollen n'est pas possible, il est envisageable de limiter l'exposition à cet allergène.

Quelques conseils simples en période de pollinisation :

  • Préférer les activités en plein air tôt le matin, à ce moment là de la journée le taux de pollen est plus faible.
  • En voiture, utiliser l'air conditionné plutôt que d'ouvrir les fenêtres et penser à faire changer le filtre à pollen fréquemment.
  • Éviter d'étendre le linge à l'extérieur.
  • Se rincer les cheveux en rentrant chez soi le soir et se dévêtir en dehors de la chambre à coucher. Ainsi une pièce reste indemne des pollens. On peut aussi installer un purificateur d'air pour les personnes les plus touchées.

Traitement de l'allergie au pollen

Limiter les symptômes avec des antihistaminiques

Il est possible de limiter les symptômes de l'allergie au pollen, notamment la rhinite et la conjonctivite allergiques grâce à des traitements tels que les antihistaminiques oraux, les sprays nasaux, les collyres qui réunissent plusieurs principes actifs comme des antihistaminique et des corticoïdes. Lorsqu'un asthme allergique s'installe, il faut avoir recours aux bronchodilatateurs et à une corticothérapie inhalée, d'où l'importance de faire un maximum de prévention.

Désensibilisation

Le seul traitement qui permet de diminuer de façon conséquente les crises d'allergie au pollen voire de les faire disparaître est la désensibilisation ou immunothérapie. L'allergologue détermine au préalable à quels pollens la personne est allergique grâce notamment aux tests cutanés.

Cette méthode longue et contraignante consiste à exposer l'organisme à des petites quantités de l'allergène en question soit par voie cutanée soit par voie sublinguale. Puis on augmente progressivement les doses. Ce traitement permet à l'organisme de devenir tolérant vis-à-vis de l'allergène.

Approches naturelles avec l'aromathérapie

Il ne faut toutefois pas négliger les solutions naturelles. En effet, l'aromathérapie permet de limiter l'impact allergique lorsqu'on sait qu'on va être en contact avec l'allergène (en cas d'allergie saisonnière par exemple). Pour cela, il suffit de mettre dans un mouchoir deux gouttes d'huile essentielle (au choix) :

  • de camomille allemande (ou matricaire) ;
  • de camomille bleue ;
  • d'estragon.

On réalisera quelques respiration dans ce mouchoir environ 5 fois par jour dès l'apparition des pollens allergisants.

Ces mêmes HE permettent aussi d'agir sur le terrain. Cette fois, en utilisant 20 gouttes d'HE mélangées à 30 ml d'huile végétale de jojoba Cette préparation est à appliquer sur l'avant-bras ou la plante du pied une à deux fois par jour.

Il est aussi possible d’avaler 1 à 2 gouttes d’huile essentielle d’estragon ou de basilic indien déposées sur un comprimé neutre ou sur un peu de miel (à éviter chez les personnes poly-médicamentées). Ce geste est à répéter trois fois par jour mais il faut faire une pause d’une semaine tous les mois.

Bon à savoir : dans l'idéal, ce traitement de fond est à débuter un mois avant la période des pollens allergisants et à poursuivre au cours de toute la période à risque.

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