Allergie à l'anesthésie dentaire

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Anesthésie d'un patient chez le dentiste

 

Lors des soins dentaires, le recours à une anesthésie locale est fréquent pour éviter la douleur du patient. Les anesthésiques locaux peuvent présenter différents effets secondaires, parmi lesquels une réaction allergique.

L’allergie aux anesthésiques utilisés lors des soins dentaires (anesthésiques locaux) est rare et imprévisible, mais elle peut déclencher un choc anaphylactique grave. Les chirurgiens-dentistes sont formés à ce risque pour prendre en charge une éventuelle réaction allergique au cours des soins dentaires. Petit tour d'horizon.

Anesthésiques locaux utilisés lors des soins dentaires

L’anesthésie locale est couramment utilisée lors des soins dentaires pour prévenir les douleurs liées au soin. Les dentistes ont recours à deux types d’anesthésie locale :

  • L’anesthésie topique consiste à appliquer un anesthésique au niveau de la gencive ou de l’intérieur des joues. Cette anesthésie est effectuée préalablement à une injection, ou lors de soins mineurs.
  • L’anesthésie injectable consiste à injecter un anesthésique au niveau de la région concernée par le soin dentaire. Cette anesthésie peut engourdir toute une région de la bouche ou une petite surface autour de 1 à 2 dents.

L’anesthésie locale dure généralement entre une et plusieurs heures.

Les produits anesthésiques les plus fréquents en anesthésie locale sont :

  • la lidocaïne (xylocaïne) ;
  • la mépivacaïne (carbocaïne) ;
  • la prilocaïne ;
  • la bupivicaïne (marcaïne) ;
  • l’articaïne (septocaïne). 

Bon à savoir : parfois, plusieurs produits anesthésiques sont combinés dans une seule préparation. Les anesthésiques locaux contiennent dans certains cas de l’adrénaline (encore appelée épinéphrine). L'adrénaline est un vasoconstricteur qui allonge la durée de l’anesthésie. À ces molécules sont parfois ajoutés des conservateurs pour assurer la stabilité et la conservation des anesthésiques.

Anesthésie dentaire : à quoi est-on allergique ?

Alors que l’anesthésie locale lors des soins dentaires est une pratique très courante, l’allergie aux anesthésiques locaux reste rare.

L’allergie aux anesthésiques locaux recouvre plusieurs allergies possibles :

  • une allergie au produit anesthésique lui-même, utilisé par voie topique ou injecté ;
  • une allergie aux sulfites, agents conservateurs de l’adrénaline ;
  • une allergie à l’EDTA (éthylène diamine tétra-acétate), agent conservateur des sulfites ;
  • une allergie au latex : le latex est présent dans l’opercule qui ferme hermétiquement les flacons d’anesthésique. Lorsque l’aiguille perce le flacon, une infime quantité de latex peut se retrouver dans la solution anesthésique et déclencher une réaction allergique.

L’existence d’un terrain atopique constitue un facteur de prédisposition pour l’allergie aux anesthésiques locaux.

Bon à savoir : il faut noter qu’une allergie à l’adrénaline est impossible chez l’Homme.

Symptômes de l’allergie aux anesthésiques utilisés lors des soins dentaires

L’allergie aux anesthésiques locaux est une réaction allergique rare qui ne doit pas être confondue avec les effets secondaires fréquents des anesthésies locales.

Les troubles du rythme cardiaque (tachycardie) et les malaises vagaux sont souvent dus à la présence d’adrénaline dans la préparation anesthésique et résultent de l’effet pharmacologique de l’adrénaline et pas d’une réaction allergique.

L’allergie aux anesthésiques locaux peut entraîner des symptômes de nature et d’intensité variables selon les personnes :

  • des picotements intenses ;
  • une rougeur ou un œdème ;
  • une urticaire, une éruption cutanée plus ou moins étendue, un eczéma de contact ;
  • un écoulement nasal ;
  • une rougeur et des démangeaisons oculaires ;
  • des malaises ;
  • des symptômes d'asthme allergique. 

Bon à savoir : dans les formes sévères, un risque de choc anaphylactique est possible et peut engager le pronostic vital.

Prévention et traitement de l’allergie à l'anesthésie dentaire

L’allergie aux anesthésiques locaux reste imprévisible la plupart du temps. Cependant, certains facteurs de prédisposition doivent être pris en compte par le dentiste avant l’anesthésie pour minimiser le risque de survenue d’une réaction allergique :

  • un interrogatoire du patient pour connaître ses allergies et celles de la famille ; 
  • l’historique des anesthésies précédentes du patient ;
  • le choix de l’anesthésique local en fonction du cas spécifique du patient.

Chez les personnes présentant des facteurs de prédisposition aux allergies (asthme, terrain atopique, allergies médicamenteuses…), il est recommandé de privilégier les préparations anesthésiques sans adrénaline (et donc sans sulfites ni EDTA).

De même, l’utilisation des anesthésiques avec adrénaline est contre-indiquée chez les personnes souffrant d’une allergie alimentaire aux sulfites.

En cas de doute, le dentiste oriente le patient vers un allergologue qui peut réaliser les tests diagnostiques nécessaires pour déterminer l’existence ou non d’une allergie aux anesthésiques locaux (molécules anesthésiques ou conservateurs).

En cas de survenue d’une réaction allergique lors de l’anesthésie locale, le dentiste doit prendre en charge les symptômes par un traitement adapté aux symptômes observés :

  • un traitement anti-histaminique par voie orale ;
  • des médicaments corticoïdes par voie orale ; 
  • une administration d’adrénaline par voie veineuse ou sous-cutanée en cas de choc anaphylactique. 

Bon à savoir : la survenue d’une réaction allergique au cours d’une anesthésie locale chez le dentiste doit faire l’objet d’une consultation chez un allergologue pour déterminer le produit en cause. La réaction allergique doit également être consignée dans le dossier médical du patient. Le patient devra signaler cette allergie à chaque consultation médicale et surtout à chaque consultation d’anesthésie.

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