L'allergie au pain fait partie des nombreuses allergies alimentaires (120 aliments incriminés) touchant près de 17 millions d'Européens. Un chiffre qui aurait doublé en 10 ans avec des cas de plus en plus graves et 7 fois plus de réactions violentes pouvant être mortelles. Dans le cas du pain, c'est la protéine appelée gluten que le système immunitaire ne reconnaît pas. Celui-ci fabrique alors des anticorps provoquant de graves symptômes. Quels sont-ils ?
Qu'est-ce qu'une allergie au pain ?
L'allergie au pain fait partie des allergies alimentaires dont souffrent 4 % des adultes et 8 % des enfants. Ces personnes réagissent à des traces d'une protéine alimentaire appelée allergène qui implique un processus immunologique. Dans le cas de l'allergie au pain, la protéine s'appelle le gluten. Le système immunitaire qui ne reconnaît pas la protéine va produire des anticorps (appelés Immunoglobulines E ou IgE) pour s'en débarrasser.
Pour poser le bon diagnostic, mieux vaut consulter un médecin spécialisé : allergologue ou pneumologue-allergologue.
Bon à savoir : l'allergie alimentaire est à différencier de l'intolérance à un aliment. Le système immunitaire est impliqué dans l'allergie alors que dans le cas d'une intolérance, c'est souvent le manque d'une enzyme qui empêche de bien digérer l'aliment en question.
Symptômes d'une allergie au pain
Les personnes allergiques au pain sont en fait sensibles à la protéine contenue dans la farine appelée gluten.
Les réactions des personnes souffrant d'allergies alimentaires, dont l'allergie au pain, sont importantes : éruptions cutanées, gonflement du visage ou des lèvres, difficultés respiratoires ou sifflements, suffocation, diarrhées, vomissements, choc anaphylactique (réaction allergique exacerbée grave) dans les cas sévères pouvant aller jusqu'à la mort.
À savoir : l'allergie alimentaire en général peut apparaître dès la naissance ou progressivement avec l'âge. Lorsqu'elle est là dès la naissance, il n'y a pas de phase de sensibilisation avec l'aliment et la réaction peut être violente tout de suite.
Causes de l'allergie au pain
Chez certaines personnes génétiquement prédisposées, l'ingestion d'allergènes alimentaires va provoquer une réaction excessive de l'organisme en activant le système immunologique. Dans le cas de l'allergie au pain, c'est donc le gluten (la protéine de la farine de blé, seigle, orge, avoine) qui est incriminé.
Il faut bien distinguer la différence entre l'allergie au gluten et l'intolérance au gluten :
- Dans le cas de l'allergie, la réaction est immédiate lorsqu'on est en contact avec l'allergène ;
- Dans le cas de l'intolérance, la réaction est plus lente. Le corps produit des anticorps au niveau de l'intestin qui vont au bout de quelques mois et années détruire ses cellules. C'est ce qu'on appelle la maladie cœliaque.
Lorsque l'allergie au pain arrive progressivement avec l'âge, cela débute par une phase de sensibilisation. Le système de défense de notre organisme va noter qu'il y est sensible sans manifester de symptômes. Mais dès la deuxième ingestion de l'allergène, la réaction allergique est vive : les cellules fabriquent de l'histamine pour se défendre. L'histamine est cette fameuse substance inflammatoire responsable des divers symptômes.
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Traitement de l'allergie au pain
Le seul traitement efficace de l'allergie alimentaire et donc de l'allergie au pain, est l'arrêt de la consommation des allergènes responsables et des produits qui en contiennent. Si le gluten contenu dans les céréales du blé, orge, avoine, seigle, est incriminé, alors il faudra se passer définitivement de tous ces pains. En revanche, le pain de maïs et le pain à la farine de châtaigne (à 100 %) n'en contiennent pas.
Par ailleurs, la méthode dite de désensibilisation, utilisée contre les allergies respiratoires (avec le pollen ou les acariens), pourrait s'appliquer à quelques allergies alimentaires. Il s'agit de protocoles de traitement de tolérance alimentaire encadrés par des médecins spécialistes qui réintroduisent l'aliment incriminé à très petites doses de façon régulière et sous surveillance.
À retenir : l'allaitement des bébés jusqu'à leurs 6 mois est conseillé pour leur permettre d'obtenir de meilleures défenses immunitaires. Il faut ensuite faire attention à ce que l'enfant ne consomme pas d'aliments hautement allergènes pendant les 2 à 3 premières années de sa vie.
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